Structure publique à caractère administratif, l’agence d’exécutions des travaux d’entretien routier l’AGEROUTE ne cesse de jouer sa partition dans les travaux d’entretien et de réhabiliter des routes. Dans un entretien accordé à nos lecteurs, le directeur général de l’Ageroute Sekou Tontaga a affirmé son optimisme à réussir les missions assignées.
Dans cet entretien, Mr Kontaga a en prélude affirmé qu’il a commencé en tant qu’agent et s’est toujours engagé à donner le meilleur de lui même. Il ajoute que l’Ageroute est une agence d’exécution des travaux d’entretien routiers. Et pour mieux comprendre la restructuration du secteur routier. Avant les travaux routiers étaient gérés pas une seule agence qu’on appelait les travaux publics. Et vers les années 2000 à 2004, les travaux publics s’est divisé en trois structures : la direction nationale des routes, les fonds d’entretien routiers communément appelé autorité routière, et l’agence d’exécution des travaux d’entretien routiers. La direction nationale des routes a pour mission la programmation, les études. Ils sont responsables du programme routier dans le cadre du budget programme. Et l’autorité routière est la structure qui est chargée de la mobilisation de l’argent qui servira à exécuter les programmes élaborés par la direction nationale des routes. Et l’AGEROUTE est chargé d’exécuter les programmes élaborés par la direction nationale des routes, financés par par l’autorité routière. En un mot, l’Ageroute fait faire à travers des dossiers d’appel d’offres. L’Ageroute donne le marché des travaux aux entreprises et les contrats de travail aux bureaux d’étude. Nous faisons la supervision, le contrôle et le paiement. Toutes les trois structures citées ci-dessus sont sous la tutelle du ministère des transports et des infrastructures.
S’agissant de l’état des lieux de l’Ageroute il dira que jusque là l’agence a exécuté toutes les conventions qui ont été mises à sa disposition. L’agence n’exécute que ce qui est mis à sa disposition. Nous essayons de faire le maximum avec les moyens de bord. Nous disons à la population que nous sommes entrain de nous moderniser et nous sommes entrain de voir avec le département comment faire pour trouver d’autres sources de financement afin que les routes maliennes soient à souhait.
« C’est l’engagement de tout le personnel qui doit être salué. Quand nous sommes venus, nous avons rassemblé tout le monde pour essayer de comprendre. Nous avons mobilisé le personnel, les entreprises, l’organisation des bureaux d’étude. Notre secret de réussite c’est le dialogue. Ensemble nous avons analysé les petits dis fonctionnement. Et tout le monde s’est engagé à donner le meilleur de lui même. Je peux vous dire qu’il y’a une politique de réhabilitation des routes au Mali. Je ne saurais vous citer tous les projets qui sont en cours. Les routes sont classées en routes nationales, régionales et locales. Le transfert de compétences étant en cours, vous apprécierez dans les jours à venir qui fait quoi » a t-il martelé.
Interrogé sur l’aspect financier de l’agence, il déclare que malheureusement c’est ça le problème. Et malheureusement c’est que la population ignore. « Nous débattons avec le peu que nous avons. Et nous sommes engagés à donner le meilleur des résultats avec le peu que nous avons. En 2006, l’entretien routier a commencé avec 6 milliards FCFA, aujourd’hui nous sommes à 20 milliards FCFA. En 2021 l’évaluation des besoins d’entretien de toutes les routes s’élève à 120 milliards. Avec un besoin de 120 milliards, nous nous efforçons à exécuter des travaux de 20 milliards. Le département et ses services rattachées choisissent les priorités et le degré de dégradation des routes. Autrefois les travaux d’entretien étaient financé par le trésor. À ce niveau il y’avait des retards dans les paiements. Les gens finissaient les travaux et leur paiement prenait du temps. L’état a donc mis en place le système de la route qui finance la route. Il s’agit du paiement de taxes dans le péages et la taxe sur le carburant. Sur chaque lettre de carburant il y’a une somme pour l’entretien routier. Nous sommes arrivés à un moment où cette méthode ne suffit plus. Il a été entamé une étude au niveau de l’autorité routière pour trouver les moyens adéquat pour financer l’entretien routier et la construction routière. La direction nationale des routes vous le confirmera, il y’a beaucoup de routes dont les études sont terminées mais les ressources financières manquent. A un moment donné la direction nationale des routes avait voulu ouvrir certaines routes aux PPP partenaires publics privés pour pouvoir exécuter ces routes, et voir comment ils vont être payés, mais cela aussi tarde à se réaliser. Mais je vous rassure que le peu qu’on met à notre niveau nous allons l’utiliser rationnellement afin que les routes soient carrossables. Les moyens de financement ont atteint leurs limites et l’Etat est entrain de réfléchir comment améliorer les méthodes de financement. Vous avez dit que ça bouge beaucoup à Bamako, c’est parce que nous avons bousculé l’Etat à faire un effort supplémentaire en fin 2020 afin que nous puissions nous occuper de certains grands chantiers. Car Bamako c’est la capitale. Autrement dit la vitrine du Mali. Nous sommes également encore entrain de voir avec l’Etat de faire la même chose en fin 2021 pour nous puissions répondre favorablement aux besoins des populations. Les choses sont en bon train, et si ça aboutit, nous avons pour ambition de réhabiliter en 2021 l’ensemble des routes déjà construites au Mali. Les gens ont cette habitude de nous comparer aux pays voisin tels le Sénégal et la Côte-d’Ivoire. Ces pays pays ont plus de ressources à mettre à la disposition des instances. Imaginez le fond d’entretien de Dakar fait plus de 30 milliards FCFA par an, et Abidjan fait plus de 50 milliards FCFA. Et tout le Mali, nous sommes à 20 milliards FCFA comme fonds. Notre réseau routier est plus vaste et plus long que tous ces pays. Nous faisons l’efforts que nous devons faire », ajoute-t-il.
Au cours de son intervention, il a aussi souligné que la politique mise en place est déterminée par la direction nationale des routes. Il y’a cinq ans, la politique nationale de construction routière a changé. Nous étions à 3 cm de béton bitumé, et aujourd’hui nous sommes à 5 cm. Nous sommes entrain d’appliquer les règlements de l’UEMOA en terme de construction routière. Le Mali ne peut pas être en marge de cette politique. D’ailleurs nous sommes au devant par rapport à certains pays de la sous région sur cette politique. Nous voulons être pionniers en construction routière, a t-il renchéri.
Selon les explications du directeur général, les difficultés que connaît l’Ageroute sont des difficultés d’ordre financier. Mais, il ajoute que c’est la situation économique du pays qui fait ça. Et dit préférer ne pas s’étendre sur ça. « Par contre les difficultés techniques que nous connaissons sont dûs lieu à l’exécution de nos travaux dans les villes. Dans les campagnes nous avons la possibilité de créer des déviations. Mais ici en villes, nous avons des usagers qui ne sont pas tellement patients. La seconde difficulté est que les routes maliennes sont vielles. Nous avons des routes qui n’ont pas connu les entretiens nécessaires au moment où il fallait. La vieillerie des routes est un handicap de pouvoir donner la meilleure qualité des travaux que nous menons. Une autre difficulté est le problème de charge. Certaines de nos routes supportent des charges qu’elles ne doivent pas subir. Cela crée une dégradation précoce » insiste t-il.
Son dernier message fut un appel adressé à la population. « Nous leur demandons de nous aider à les aider. Il faut que les gens arrêtent d’utiliser les fosses, les caniveaux et les connecteurs comme déversoirs. Car en bouchant ses infrastructures, l’eau est obligé de monter sur la route. Comme on le dit dans notre jargon, « L’eau est le premier ennemi de la route. » Il faut que la population comprenne que les moyens que nous avons ne suffisent pas à mettre toutes les routes à niveau. Les routes ne sont pas des garages. Puisqu’il y’a aussi certains usagers qui au lieu de se garer à côté pour réparer leurs véhicules, ils le font sur le goudron. Cela aussi accélère la dégradation des routes. Une fois de plus nous demandons aux populations de nous aider à les aider » a conclu le directeur général.