Malgré une hausse considérable ces dernières décennies, la production locale de la banane au Mali ne satisfait pas le besoin national. Le gap entre la production locale et le besoin national est énorme. Il est comblé par les importations sans lesquelles le Mali gérera de façon récurrente une pénurie de banane. Il y a donc une grosse opportunité d’investissement dans ce sous-secteur malien de l’agriculture. Découvrez par vous-même !
Estimée à 200 000 tonnes de banane en 2015, le besoin annuel du Mali en banane est passé à près 400 000 tonnes en 2021, selon les chiffres donnés par la Fédération des producteurs de la banane au Mali. Au même moment, la production locale annuelle ne représente que 40%.
A en croire Bourama Diarra, président du syndicat des grossistes de banane au marché des fruits à Bamako, seulement 40 tonnes de bananes locales sont commercialisées par jour au Mali contre 200 tonnes de bananes produites en Côte d’Ivoire et commercialisées au Mali. « Nous vendons 40 tonnes de bananes par semaine en provenance du Burkina Faso », explique le commerçant de bananes.
Selon Bourama Diarra, la production malienne de bananes est loin d’être suffisante au regard du besoin national. « Notre vœu cher est qu’on puisse abandonner un jour l’importation de la banane. Mais nous ne pouvons pas pour l’instant. Nous voulons que les investisseurs dans ce sous-secteur de la banane viennent s’installer au Mali. Je peux leur rassurer qu’il y a un gros marché à prendre. La banane s’écoule vite au Mali. C’est ce qui motive les producteurs ivoiriens à venir vendre au Mali. Nous avons au Mali des commerçants de banane très dynamiques. Nous avons pu mettre en place des réseaux très puissants de détaillants avec notamment les femmes dogonnes et les jeunes rapatriés. Nous leur donnons les bananes à vendre, et ce n’est qu’après vente qu’ils viennent nous payer. Au Mali, le producteur de banane ne perd jamais», signale le commerçant qui ajoute que le Mali s’approvisionne aussi à partir de la Guinée Conakry.
A l’en croire, face à la pression des consommateurs et compte tenu de la faible production locale, certains grossistes avaient même pris l’initiative de financer des paysans qui n’ont pas les moyens financiers et matériels dans le but de soutenir la production locale. « Malheureusement, beaucoup d’entre nous se sont faits trahis après financement. Voilà ce qui nous a un peu ralentis dans ce projet », explique Bourama Diarra.
Selon Moussa Diallo, producteur de bananes à Koutiala, la culture de bananes est une poule aux œufs d’or. « Avec un demi-hectare, il est possible d’avoir 4 tonnes à la récolte si toutes les conditions de culture sont réunies », explique le producteur qui ajoute le prix du kilo au champ baisse et monte dans l’intervalle 120 à 200 F Cfa.
Au minimum, le producteur peut gagner plus de 4 millions de F Cfa avec un demi-hectare, selon Moussa Diallo.
Il est à rappeler que la région de Koutiala est classée aujourd’hui comme étant la plus grande zone de production de bananes au Mali. Koutiala est suivi de Doila.
Le Mali dispose d’un fort potentiel de production de banane le long de ses cours d’eau. Les principaux bassins de production sont : Sikasso et Yanfolila dans la région de Sikasso, Kati et Kangaba dans les régions de Koulikoro et Kayes.
La Grande Naine est la principale variété de banane cultivée au Mali.
Elle s’adapte aux conditions climatiques des zones de production et les producteurs utilisent les capacités de la plante à se multiplier au champ par voie végétative pour obtenir le matériel végétal, c’est-à-dire les rejets, nécessaire à la création de nouvelles plantations.
Youssouf Z KEITA
Pour Investir
Bon