Les habitants du Bèlèdougou réunis en association veulent des éclaircissements de la part de la ministre des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko. Le gouvernement s’apprête à délocaliser le site du port sec de Nossombougou, un projet qui nourrit bien d’espoir chez les villages oubliés des investissements en matière d’infrastructures économiques. Le Mali, après avoir créé des entrepôts dans les pays côtiers partenaires, a trouvé la nécessité de construire à l’intérieur du pays des plateformes logistiques et des ports secs.
« La plateforme logistique de Nossombougou et la route de désengorgement des postes de Kati répondent à ce besoin », a expliqué Madian dit Tièman Diarra, le secrétaire général d’une association locale: le Congrès d’initiative pour le développement du Bèlèdougou.(CIDEB).
L’orateur s’exprimait, aux côtés de nombreuses figures intellectuelles de la zone du Bèlèdougou, lors d’une conférence de presse à Bamako, le lundi 15 novembre 2021.
Pour mémoire, une mission technique de la région de Koulikoro, du district de Bamako et du cercle de Kolokani a visité l’espace en amont de l’embranchement des deux routes : RN3 et la nouvelle route en construction Nossombougou-Safo-Dialakorodji.Le premier site retenu pour le port sec coïncidait avec le site historique de la Bataille de Kwòdialanda(la révolte du Bèlèdougou:affrontement entre les troupes coloniales et une coalition des Bamanan en mars 1915) déjà classé dans le patrimoine national.
Le représentant du CIDeB présent à cette visite, en la personne Oumar Diarra du village deOuarala, n’a pas manqué de le faire savoir aux visiteurs. En même temps, il en a informé le président et le secrétaire du CIDeB à Bamako. A la demande de la mission si un autre site était disponible, le CIDeB et son représentant ont proposé l’espace jouxtant la frontière nord du site de la Bataille de Kwòdialanda.Cet espace, bien qu’occupé par des champs, jachères, forêts classées et «tomoo» était libre de tout titre foncier, d’infrastructures ou d’habitats.
Un consensus local
Madian dit Tièman a indiqué que le site est cependant à cheval entre les communes de Ouolodo et de Nossombougou. Il fallut plusieurs missions à la direction du CIDeB pour palier à toutes les inquiétudes, réticences et méfiances des propriétaires de l’espace et aboutir à un consensus entre les villages et les deux communes concernés. « Un accord pour la gestion par intercommunalité a été conclu entre les différentes parties », a –t- il affirmé.
Donc, il n’y avait plus d’objection sur la mise à disposition de l’espace devant recevoir la plateforme. Le nom « la plateforme de Kwodialanda », même s’il n’a pas été retenu par l’administration, a été proposé par les populations des villages environnants du site. C’est sur la base des résultats des différentes missions que le ministère de tutelle a élaboré un projet de décret que le gouvernement a adopté le 08 mai 2020.
Les populations des communes concernées et le Bèlèdougou en entier se sont réjouis de la parution de ce décret répondant à leur aspiration et espoir. Et le conférencier de s’interroger : « Que s’est-il donc passé depuis pour que les éléments du ministère des Transport et des Infrastructures, les autorités administratives de Koulikoro et de Kolokani se rencontrent pour proposer la délocalisation ?
La ministre interpellée
En attendant des réponses, la ministre des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko, est fortement interpellée Le projet, devenu l’espoir de plusieurs villages du Bèlèdougou, est sur le point de filer entre les doigts des riverains du site choisi par l’Etat de façon officielle. Il est fondé sur le « décret N°2020-0244/PR-M du 08 mai 2020 Portant approbation du contrat de concession relatif à la conception, au financement, à la construction, à l’exploitation, à la maintenance et au transfert « de la plateforme logistique de Nossombougou ».
Selon Madian dit Tièman Diarra, ce décret est signé par le président de la république et six (6) ministres concernés. « Ce décret a déjà force de loi », a – t- il déclaré lors de la conférence de presse à Bamako, le lundi dernier, 15 novembre 2021. Les membres du CIDEB rapportent que les études pluridisciplinaires, sociologiques, économiques, anthropologiques, topographiques et environnementales ont été menées sur le terrain sous l’égide d’un ministère désigné à cet effet.
Au cours de ces études, de fréquentes rencontres avec les populations concernées et structures économiques, culturelles et de développement sont organisées pendant des années. « L’élaboration d’un rapport technique de présentation du projet de décret à partir des résultats des études de terrain est faite par le ministère concerné. L’adoption par le conseil de ministres du projet de décret qui devient décret à sa signature par le Président de la république et les ministres concernés », a expliqué Madian dit Tièman.