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jeudi, 21 septembre 2023

Orpaillage illégal à Kéniéba : Les populations locales tentent d’éviter un désastre environnemental

A  travers une opération baptisée « Falémé Dambé, Mali Sanouko Dambé », 17 associations du cercle de Kéniéba regroupées au sein du collectif Wassa-ton tentent de chasser de tous les orpailleurs illégaux dans la rivière Falémé.  

Selon le président de Wassa-ton, Alou Diallo, plus 70 entreprises d’exploitation d’or appartenant à des étrangers notamment chinois opèrent aujourd’hui illégalement dans le cercle de Kéniéba. « Ce qui se passe à Kéniéba dépasse tout entendement mais le décret du ministre des Mines ordonnant l’arrêt des travaux d’orpaillage sur la Falémé. Des chinois se font de la fortune au détriment de l’Etat maliens et des populations locales», dénonce-t-il.

Selon lui, l’orpaillage avec des gros moyens de technologie déployés par des chinois sur la Falémé continue de plus belle juste pour satisfaire les intérêts égoïstes de quelques autorités locales qui prennent de l’argent aux chinois, sans compte que certains maliens se rendent aussi complices des chinois. « Tous les bulldozers saisis dans le cadre de l’opération « Falémé Dambé, Mali Sanouko, Dambé » se sont révélés être la propriété de Maliens qui n’ont parfois même pas une moto. C’est pour ces raisons que nous avons porté plainte contre trois personnes. Ce sont des gens qui ont trahi les populations, trahi tout le Mali », explique Alou Diallo.

Par conséquent, le président de Wassa-ton appelle les autorités de la transition à exiger de tous ceux qui exploitent l’or avec les bulldozers de prendre des permis d’exploitation comme dans les autres sites miniers du Mali.

L’orpaillage dans la Falémé : une menace très sérieuse sur les ressources en eau

La Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, connait une dégradation de la qualité de ses ressources en eau et des écosystèmes associés. Cette situation est causée par l’utilisation d’engins et de produits chimiques aux effets dévastateurs. C’est ce qui ressort des constats faits par une mission du Haut-Commissariat de l’OMVS conduite pour animer des ateliers de sensibilisation des acteurs sur les impacts des activités d’orpaillage dans le Bassin du fleuve Sénégal.

Outre le danger pour la santé des populations, ces activités menacent les ressources aquatiques et végétales, perturbent les régimes hydraulique et hydrologique, ainsi que la qualité des eaux et la fiabilité des données de mesure. En un mot, la catastrophe écologique pointe à l’horizon.

Au vue de ces constats, les participants à cette mission du Haut-Commissariat de l’OMVS s’étaient accordés sur la nécessité et l’urgence d’entreprendre des actions vigoureuses pour enrailler l’impact négatif des activités d’orpaillage sur le fleuve Sénégal.

Première priorité : améliorer et harmoniser les cadres législatifs existants des secteurs de l’eau, des mines et de l’environnement des Républiques du  Mali et du Sénégal. Ce qui devait aboutir à la mise en place une brigade mixte (Mali-Sénégal) de surveillance des activités d’orpaillage dans le bassin du fleuve Sénégal, en général, et dans la Falémé, en particulier. La mission a par ailleurs recommandé l’application des textes interdisant le dragage et l’usage de produits chimiques dangereux tels que le Cyanure, le Mercure, et certains acides.

Pour rappel, suite à cette mission, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable Housseini Amion Guindo s’était rendu en mars 2020 à Kayes. L’objectif de cette visite commando à Babala et Massakama (frontière du Sénégal) était de donner le coup d’envoi de la campagne de lutte contre les dragues qui causent d’énormes dégâts sur le Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal.

Cela en droite ligne de la mise en œuvre de l’arrêté interministériel interdisant le système d’exploitation d’or par dragage au Mali.

Youssouf Z KEITA

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