Environ trois milliards de personnes dans le monde souffrent d’une alimentation de mauvaise qualité et un quart des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance. Ce problème de santé publique a servi de matière à réflexion pour le Centre mondial des Légumes de l’Afrique de l’Ouest « World Vegetable Center West Afica» qui en a trouvé un remède dans la consommation des légumes. Et depuis le 1er novembre 2020, l’ONG World Vegetable Center West Africa tente de dépasser le stade de l’analyse théorique et investit sur le terrain de l’action contre le phénomène au Mali, au Bénin et au Burkina Faso à travers la mise en place d’un projet appelé « Safeveg » (la production locale de légumes sains pour la santé des consommateurs) qui est financé à coût de 11,8millions Euros par l’Union européenne et les Pays Bas.
Convaincu que pour aller loin et vite dans son combat qu’il est indispensable d’associer tous les acteurs du secteur sans distinction, la direction régionale de World Vegetable Center basée dans la cour d’Icrisat à Samanko (commune rurale du Mandé) a organisé, le jeudi 18 mars 2021, une réunion de planification et de validation des activités du projet qui doit durer cinq ans. Ladite rencontre a enregistré la participation des membres des structures comme Sasakawa, l’IER, le laboratoire de certification des semences, la direction des eaux et forêts, l’association semencière du Mali, Caritas Bamako, le GIZ, la Direction nationale de l’Agriculture et les membres des points focaux au Burkina et au Bénin ainsi que les Ong du domaine semencier dans ces pays ciblés par le projet. Ces derniers ont participé à la réunion par vidéo-conférence. Tous les acteurs étaient là autour du Directeur régional de World Vegetable Center West Africa, Jean Baptiste Tignegre, pour conjuguer leur effort, de coordonner leurs expériences respectives dans le seul but de faire de ce projet un succès. Les débats ont essentiellement portés, entre autres, sur l’identification des partenaires potentiels capables d’aider à la mise en œuvre du projet ; l’identification des sites d’activités ; les types de variétés de légumes à promouvoir.
Selon le Directeur régional de World Vegetable Center, Jean Baptiste Tignegre, il s’agit de promouvoir le développement des technologies liées aux maraîchages en vue de produire en grande quantité des légumes sains pour les populations cibles et générer des revenus pour les producteurs.
A l’en croire, la mise en place de ce projet est partie du triste constat qu’une bonne partie de la population ouest africaine est privée des vertus nutritifs indispensables des légumes du fait de la cherté de ce produit. « Il ne s’agit pas de produire n’importe quels légumes. Mais des légumes de qualité et sains sans danger pour les producteurs et sans danger pour l’environnement en utilisant des bio-pesticides, des méthodes de lutte intégrée contre les nuisibles et en maitrisant les problèmes de contamination microbienne dans toute la chaîne de valeur », précise le Directeur régional de World Vegetable Center.
Les ambitions du projet
Aux dires de Jean Baptiste, le projet s’engage à fournir toutes les dernières technologies disponibles aux maraîchers avec comme objectif d’obtenir, à la fin du projet, des variétés capables d’accroitre la production des légumes de qualité et de faciliter l’accès sur le plan financier des populations à ces produits.
Pour ce faire, le projet proposera des tests de démonstration de nouvelles variétés. Ces tests de démonstration vont concerner plus de cinq variétés de légumes avec comme particularité d’être tolérantes aux maladies et résistantes aux insectes ravageurs. Les bonnes pratiques agricoles seront aussi largement promues tout au long de ce projet auprès des producteurs telles que celles relatives à la conservation à partir des matériels locaux.
Les résultats attendus
A long terme, les initiateurs de SAFEVEG ambitionnent d’étendre le projet à tous les pays de la Cedeao.
Au bout des cinq ans, le projet se fixe comme objectif : de mettre à la disposition des producteurs 300 tests variétés dans deux régions du Mali (Sikasso et Bamako) ; de distribuer plus de 3000 kits de semences de culture maraîchères aux producteurs bénéficiaires, de former plus d’une vingtaine d’entreprises semencières.
Il est à signaler que tous les scientifiques conviennent sur le fait qu’il suffit seulement pour un individu de consommer un seul fruit par jour pour avoir sa dose journalière recommandée en vitamine A.
Youssouf Z KEITA