Amadou Diadié Sankaré fait parler de lui encore dans une affaire tristement célèbre. Pour avoir réclamé leurs droits, 556 agents de la société de gardiennage G4S-Mali ont été licenciés par Amadou Diadié Sankaré, le directeur général de l’entreprise G4S-Mali. Homme politique depuis quelques semaines, président controversé du Conseil national du patronat du Mali(CNPM), Diadié s’est rendu coupable d’un acte humainement horrible.
PDG du groupe SAER-Emploi et de Mali-Créance, Diadié Sankaré n’a pas hésité à mettre dans la rue des travailleurs dont le seul tort est de lui avoir réclamé leurs droits. Les travailleurs licenciés par le tout puissant PDG n’ont que leurs yeux pour pleurer, puisque Diadié a de l’argent et peut s’offrir les pouvoirs de la force publique.
Les victimes ont pointé un doigt accusateur sur les responsables maliens de la société. Le secrétaire à l’information du Comité syndical, Boubacar Sidiki Sacko, a expliqué que de 2018 à nos jours, 9 personnes ont perdu la vie dans cette lutte sans parvenir à rentrer dans leurs droits. Il a visé Amadou Diadié Sankaré, actionnaire malien à G4S, d’être le premier responsable de ce qui leur est arrivé.
Le secrétaire général, Mamadou Sidibé, a rappelé que dans le préavis de grève du 26 décembre 2017, le Comité syndical avait dénoncé le non-respect de l’accord entre la direction du G4S-Mali et le syndicat à la date de décembre 2016, le non-respect des engagements pris lors de la rencontre du 27 octobre 2017.
Le comité syndical exigeait dans son préavis le payement de la prime de risque de 40 000 FCFA à tous les travailleurs de la société, la signature immédiate des domiciliations bancaires ou le payement du salaire des travailleurs à la direction, la régulation du payement des primes seniors garde à tous ceux qui y ont droit.
De guerre lasse, le Comité syndical du Groupe de sécurité (G4S) a animé une conférence de presse sur la situation de 556 travailleurs licenciés sans droit pour avoir fait une grève en janvier 2018. Depuis cette date, de l’eau a coulé sous les ponts. Les pauvres travailleurs, en rencontrant la presse en 2021, veulent attirer l’attention sur cette affaire qui est pendante devant la justice depuis plusieurs années.
La conférence de presse a eu lieu au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), et était animée par le secrétaire général du Comité syndical du G4S, Mamadou SIDIBE, qui avait à ses côtés son adjoint, Cheickné KONATE, ainsi que plusieurs victimes. La grève est un droit constitutionnel au Mali, mais Diadié Sankaré n’a montré aucun respect pour cette loi.
C’est en tout cas un très mauvais signal pour celui qui s’est lancé dans la politique. Selon les syndicalistes, c’est à la suite d’un mot d’ordre de grève du Comité observé en décembre 2017 que les 556 travailleurs ont été licenciés un mois plus tard. La société avait avancé le motif d’une faute grave pour justifier le licenciement.
Dans un premier temps, la société de Diadié a procédé au licenciement d’une vague de 313 agents dont 11 membres du Comité syndical, le 19 janvier 2018, suivi d’une seconde vague de 194 agents au cours du même mois. Le Comité syndical a porté l’affaire devant les tribunaux.
L’affaire est actuellement en rabat devant la Cour suprême et une audience est attendue dans cette juridiction. Et les syndicalistes de dire : «Nous lançons un appel, sinon un cri de cœur, à l’endroit de toutes les forces vives de la nation: les autorités de la Transition et CNSP, le Comité Exécutif National de la Confédération Nationale des Travailleurs du Mali (CSTM), le Conseil National de la Transiton (CNT), le Conseil National de Droits de l’Hommes (CNDH), les Organisations de la Société Civile et Syndicats (OSC), le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM ET SYLIMA), le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) de venir en aide à ce groupe de travailleurs au nombre 556 personnes licenciées abusivement par une société multinationale dénommé G4S de droit Sud-Africain, pour motif de grève».
Selon les explications des syndicalistes, l’employeur a soumis l’avis de licenciement au Directeur régional du travail du district de Bamako, mais ce dernier a rejeté le motif. Pourtant, la société G4S-Mali et ses actionnaires maliens ont outrepassé cette décision en qualifiant la grève de faute lourde et a licencié 556 travailleurs.
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