Mettre un terme définitif au délestage électrique au Mali est le maitre mot qui mobilise actuellement le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré et son équipe. Pour faire face à la demande croissante des populations en énergie, Lamine Seydou Traoré est sur tous les fronts pour mettre à niveau les infrastructures de distribution d’EDM SA et renforcer sa production.
Pour preuve grâce à son entêtement, la mise en œuvre des orientations stratégiques des Autorités de la Transition dans le secteur de l’énergie vient d’obtenir un soutien de taille grâce à la BOAD qui va donner un coup de pouce à Energie du Mali (EDM SA), chargée de la production, du transport et de la distribution d’énergie. Ce soutien au Mali était l’une des décisions phares du 124ème Conseil d’administration de la BOAD tenu le 25 juin 2021 à Lomé,
Ce projet initié par les autorités de la Transition, à travers le Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, vient s’ajouter à d’autres initiatives avec comme seul but de satisfaire la demande en énergie des populations et redonner vie à la Société EDM SA qui connait une situation financière fragile.
D’un montant de 8,5 milliards F cfa, sous forme de prêt, ce financement de la BOAD renforcera le réseau de transport et de distribution d’EDM-SA en mettant fin aux surcharges des ouvrages électriques et en améliorant la sécurité de l’approvisionnement en électricité de nos villes. Il s’agit spécifiquement de transporter l’énergie de Kayes (centrale Albatros) vers la capitale permettant ainsi d’évacuer toute la production d’énergie de cette centrale vers les consommateurs. Ce sont au total, 10 postes qui seront renforcés. Il s’agit notamment de celui de Sirakoro et Lafia où il s’agira à chaque fois de remplacer le transformateur 15 kV, 30 MVA par un de 15 kV, 60 MVA. Il est également prévu l’installation de huit kilomètres de câbles souterrains entre le poste de Lafiabougou et Darsalam ainsi que l’installation de bancs de condensateurs additionnels à Badala, Balingué, Kalaban, Kati, Kita, et Kodialani.
La priorité cette année étant de renforcer l’interconnexion pour arriver à la fourniture de 100 MW contre 60 à 80 MW actuellement.
Notons que de nos jours EDM SA connaît une vétusté de ses infrastructures de distribution qui est une des multiples causes des délestages enregistrés dans le pays. Cet engagement de la Banque de Développement intervient comme un coup d’accélérateur dans le cadre des investissements indispensables pour le secteur.
Pour rappel, le vaste programme de redressement, de modernisation et de développement en gestion prévoit 2 300 milliards de francs CFA (4,2 milliards $) d’investissements dans la fourniture d’électricité au Mali au cours des cinq prochaines années.
Pour l’atteinte de cet objectif, plusieurs projets sont actuellement en cours. On peut, entre autres, citer : le renforcement des capacités de la centrale hydroélectrique de Sotuba, (Sotuba II) qui va passer de 6 à 12 MW, la construction du barrage de Gouina dont les travaux s’achèveront à la fin de l’année, la construction de la centrale de 100 MW à Sirakoro, la construction d’une centrale solaire de 50 MW à Fana, la construction du barrage de Kenié dans la région de Koulikoro.
A la fin de ces travaux, notre pays aura près de 450 MW en 2022, une production en énergie suffisante pour faire face à la pointe de 2022.
De même, une synergie avec les privés pour garantir la disponibilité de puissance a été mise en place. À ce niveau, deux opérateurs ont pu déjà offrir un total de 40 MW de puissance garantie.
Au-delà de tout, EDM doit faire face à ses vieux démons. Des prix de vente inférieurs aux coûts de production avec une stratégie tarifaire imposée par les pouvoirs publics pour la « paix sociale » et des subventions non compensatrices. Tout ce cocktail, alimenté par une mauvaise gestion de l’entreprise publique qui continue de perdre de l’argent à chaque kWh produit. Mais tout montre que le vent du renouveau souffle déjà, car les autorités de la Transition à travers le ministre en charge de l’énergie semblent bien désormais prendre les choses en main.
Youssouf Z