Production, échanges commerciaux, investissements étrangers… quelques chiffres témoignent de l’ascension vertigineuse de la Chine dans le commerce mondial, depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a vingt ans.
Il y a un monde entre la Chine d’aujourd’hui et celle qui a intégré l’Organisation mondiale du commerce (OMC) il y a vingt ans. Le pays s’est hissé à la place de première puissance exportatrice mondiale. Quelques chiffres témoignent de l’ascension spectaculaire de « l’usine du monde ».
Une production décuplée en vingt ans
Jamais aucune économie n’avait connu une telle croissance en si peu de temps. En 2001, la valeur ajoutée produite par l’économie chinoise n’était que de 1.300 milliards de dollars. Vingt ans plus tard, elle atteint 14.300 milliards.
L’écart s’est ainsi considérablement réduit avec celle des Etats-Unis et de l’Europe qui n’ont « que » doublé sur la même période.
13 % du commerce mondial
Depuis son accession à l’OMC, les exportations chinoises vers le reste du monde ont augmenté de manière quasi continue à près de 2.500 milliards de dollars en 2019, contre 326 milliards en 2001. Elle représente désormais 13 % des échanges internationaux, contre 9 % en 2001.
8 fois plus de marchandises exportées qu’il y a vingt ans
La part des marchandises dans les exportations chinoises est écrasante, à 2.300 milliards de dollars, huit fois plus qu’en 2001.
Dans l’Union européenne, le « made in China » se lit davantage sur les étiquettes de nos vêtements et sur les emballages de jouets – 3 fois plus d’importations chinoises dans les deux domaines. Mais les hausses les plus « folles » concernent d’autres secteurs : les importations d’aluminium ont été multipliées par… 39 et celles d’équipements pour les transports ont été multipliées par 14. Les Européens ont aussi importé 10 fois plus de machines, 9 fois plus de lits et de papier-bois, 8 fois plus d’acier et fer…
Les hausses sont un peu plus modérées à destination des Etats-Unis : 11,5 fois plus d’aluminium, 9,5 fois plus d’équipement de transports, 7 fois plus de machines…
Un excédent commercial multiplié par 5 avec l’Europe
La balance commerciale entre la Chine et l’Europe penche largement plus en faveur de Pékin aujourd’hui qu’il y a vingt ans. De 33 milliards d’euros en 1999, elle est passée à 180 milliards en 2020.
Malgré la guerre commerciale menée par l’administration Trump contre Pékin, le déficit commercial des Américains avec la Chine s’est lui aussi creusé, de 83 milliards de dollars il y a vingt ans, à 310 milliards aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, les pertes atteignent entre 2 et 2,4 millions d’emplois de 1999 à 2011, d’après les économistes David Autor, David Dorn et Gordon Hanson.
1,8 des normes internationales
La Chine ambitionne d’imposer ses propres standards au reste du monde mais elle en est pour le moment loin. Le pays ne produit aujourd’hui que de 1,8 % des normes internationales. Bien qu’en forte progression, cette proportion reste « très loin derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et le Japon, à l’origine de 90 à 95 % de ces normes », souligne le chercheur Antoine Bondaz, dans un rapport publié en septembre par la Fondation pour la recherche stratégique.
Par Sophie Amsili
Via les Echos