Six ans après son arrivée triomphale à Bamako, à la faveur d’un accord signé avec la mairie du District, le Groupe marocain Ozone fonctionne depuis quelque temps au ralenti. Le constat crève les yeux de tous les usagers de la circulation routière dans la ville de Bamako. Les agents de la société de nettoyage se raréfient sur les grandes artères. Le sable et autres ordures jonchent de plus en plus nos goudrons.
Rencontrer un agent d’Ozone-Mali dans la circulation routière à Bamako nécessite aujourd’hui un véritable parcours de combattant. Il faut souvent parcourir des kilomètres pour les apercevoir. Et quand c’est le cas, ils ne sont jamais en grand nombre. Le boulot qui était fait auparavant par dix personnes est aujourd’hui assuré par deux ou trois agents qui peuvent passer une journée entière sans nettoyer un kilomètre de route. Les véhicules de ramassage des ordures pour les acheminer vers les dépôts de transit ont complètement disparu. Et cela depuis plusieurs mois. Toute chose qui n’encourage pas du tout les quelques agents déployés sur le terrain qui ont l’impression de mouiller inutilement le maillot. Conséquence : la démotivation gagne de plus en plus les esprits, même les plus tenaces. Selon les informations recueillies auprès de certains agents de la société, moins d’une trentaine d’agents assureraient actuellement les opérations de nettoyage dans toute la commune IV du district de Bamako.Ce qui explique la raréfaction des agents sur les grandes artères de la ville.
Pour rappel, cette descente aux enfers d’Ozone n’a pas commencé aujourd’hui. La société marocaine montrait déjà des signes d’essoufflement bien avant la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta. Pour preuve, en 2020, l’entreprise réclamait une ardoise de plus de 23,8 milliards de FCFA au gouvernement malien. Malgré cette facture salée, on sentait la volonté de la société de fournir de l’effort en attendant un jour meilleur. Mais depuis la chute du président IBK et l’arrivée des autorités de la transition, on sent un relâchement total de la part de la société. Des sources proches de l’entreprise parlent d’une augmentation desimpayés de la part de l’Etat malien.
On se rappelle que même aux temps forts de ses opérations, la société n’arrivait à satisfaire la mairie du district de Bamako qui la critiquaitde ne procéderseulement qu’à l’évacuationdes 30% des déchets de Bamako. Les autorités de la transition sont vivement interpellées.
Youssouf Z KEITA