La production nationale du Mali de l’anacarde est estimée à plus de 70.000 tonnes par an.
Selon les statistiques, la filière occupe plus de 200.000 personnes vivant dans plus de huit régions du Mali.
Selon le président de l’Interprofession anacarde du Mali (Iprofam), Ibrahim Togola, 99% de la production des noix d’anacarde sont, aujourd’hui, exportées à l’état brut à destination des pays voisins sans aucune traçabilité.
A l’en croire, la filière souffre d’un manque criard de professionnalisation. Conséquence, malgré sa forte production, le Mali ne figure pas parmi les dix pays africains exportateurs de ce produit. Le pays ne transforme que moins de 1% de sa production. D’où la nécessité de former et d’accompagner les acteurs afin que l’anacarde devienne un levier de création d’emplois et de richesses sûres en milieu rural, et de promotion du label malien.
Pour améliorer l’apport du produit à l’économie nationale et africaine, le ministre en charge de l’Agriculture Mahmoud Ould Mohamed informe qu’«au niveau de mon département, nous sommes engagés à mettre en œuvre un ensemble de programmes ambitieux de développement et de transformation des produits de l’anacarde pour le bien-être du monde rural de notre pays».
Il a par ailleurs invité l’Iprofam à renforcer sa collaboration avec ses services techniques afin de lui présenter dans un bref délai le programme de développement inclusif de la filière anacarde.
Les plantations d’anacardier (Anacardiumoccidentale) occupent dans le monde, environ7,5 millions d’hectares et sont réparties dans32 pays (FAO, 2002). Le système agroforestier à base d’anacardier en Tanzanie, auMozambique, au Nigeria, en Guinée Bissau, enCôte d’Ivoire et au Bénin, permet de résoudreles problèmes environnementaux et socio-économiques des producteurs (Tandjiékpon etal., 2003 ; Dwomoh et al., 2008 ; Hammed etal. , 2008 ; Yabi et al . , 2013). En effet, l’anacardier est une culture économique pratiquée dans de petites exploitations du fait de la facilité de conduite de la culture (Lawal etal., 2007). De plus, à la fin de chaque campagne de commercialisation des noix, le revenu obtenu permet aux producteurs d’organiser les cérémonies (rituels, mariage, funérailles etc…),d’acquérir des biens (motos, vélos, appareils de musique, etc.), des services (soins de santé, écolage des enfants, etc.) et la construction des maisons d’habitation (Yabi et al., 2013). Selon les mêmes auteurs, la présence des plantations d’anacardiers dans les exploitations agricoles contribue à la réduction du taux de carbone atmosphérique et favorise un environnement sain propice pour le développement humain.
Les coûts d’entretien varient entre 10 000 et 25 000 FCFA/ha. La rémunération pour le ramassage des noix peut être par contre perçue en espèce ou en nature selon les termes du contrat entre le producteur et les ouvriers. Dans le cas d’espèce surtout quand les ouvriers sont des allochtones, le prix varie entre 25 et 40 FCFA/kg de noix ramassé. Par contre, en ce qui concerne la rémunération en nature (arrangement avec les autochtones le plus souvent), le producteur donne en contre partie du travail effectué, entre1/4 ou 1/5 de la quantité ramassée selon les termes du contrat négociés.
Les rendements en noix de cajou varient selon les conditions écologiques et les techniques culturales. En effet, ils sont relativement très faibles dans les trois zones de production d’anacarde (moins de 300 kg/ha). Or, selon Adégbola et al. (2005), les rendements moyens en noix de cajou au Bénin oscillent entre 350 et600 kg/ha avec quelques rares pics entre 1 000et 1 500 kg/ha, et se rencontrent dans les meilleures conditions de sol et d’entretien des plantations associées à un âge adéquat des anacardiers.
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